Le rôle des valeurs religieuses et des institutions islamiques dans la construction de la paix et de la sécurité sociale en Afrique

Le symposium scientifique international organisé à Kigali sur le thème : « Les valeurs morales en Islam et leur impact sur la paix sociale en Afrique » a donné lieu à des sessions scientifiques de haute tenue, animées par d’éminents ouléma, professeurs et experts venus du Maroc et du Rwanda. Ces travaux ont été marqués par des communications de fond, qui ont mis en lumière le rôle fondamental des valeurs religieuses et des institutions islamiques dans l’enracinement de la paix et de la sécurité sociale sur le continent africain.
La première session scientifique a été ouverte par une intervention du professeur Abdelhamid AL ALAMI, expert auprès de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, intitulée : « Imarat Al-Mouminine et son rôle dans la consolidation de la paix et la lutte contre l’extrémisme ». Dans sa communication, il a souligné la contribution essentielle de l’insitution d’Imarat Al-Mouminine, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, que Dieu L’assiste, dans la promotion d’une culture de paix et dans la lutte contre les idéologies extrémistes, tant au Maroc qu’en Afrique. Il a entamé son intervention par une fondation conceptuelle de la notion de paix dans les religions révélées et les instruments juridiques internationaux, avant de mettre en exergue les efforts de Imarat Al-Mouminine pour ancrer les valeurs de coexistence, de dialogue et de développement solidaire. Il a également salué la vision clairvoyante de Sa Majesté dans la préservation du champ religieux, notamment par l’encadrement de la Fatwa et la promotion de la modération et du juste milieu, soulignant à cet égard le rôle structurant de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains dans la diffusion des valeurs de paix et de stabilité spirituelle à travers le continent.
Du côté rwandais, la deuxième communication a été assurée par le professeur Moussa Fadel Hazahayimana, vice-président du Parlement rwandais, sous le thème : « Le rôle de la morale islamique dans la résolution des conflits sociaux : lecture de l’expérience rwandaise ». Il y a retracé le parcours singulier du Rwanda après le génocide de 1994, en mettant en évidence la manière dont les valeurs islamiques ont contribué à la réconciliation nationale, à la lutte contre la discrimination et à l’instauration d’une justice sociale inclusive. Il a également salué la convergence entre les principes de bonne gouvernance, de l’autonomisation des femmes et de la lutte contre la corruption, et les fondements morales de l’Islam, appelant à considérer l’expérience rwandaise comme un modèle inspirant pour la construction de la paix dans les sociétés africaines.
La troisième intervention, intitulée : « Le rôle des institutions religieuses dans la consolidation de la paix sociale et de la sécurité spirituelle », a été prononcée par le Directeur exécutif de la Commission rwandaise des religions. Il a présenté l’expérience de son pays dans sa transition vers un modèle africain de réconciliation et de développement, mettant l’accent sur le rôle stratégique des institutions éducatives et religieuses dans l’intégration des valeurs morales et spirituelles dans les politiques publiques et les programmes éducatifs. Cette approche a permis, selon lui, de renforcer les fondements du vivre-ensemble et de la tolérance au sein de la société rwandaise.
La quatrième communication a été assurée par le professeur Abdessalam LAZAAR, Directeur de l’Institut Mohammed VI pour la Formation des Imams, Mourchidine et Mourchidate, sur le thème : « La morale du bon voisinage et le dialogue interreligieux : un levier pour la sécurité spirituelle dans les sociétés africaines ». Il y a souligné l’importance du dialogue et de la tolérance dans les contextes pluriconfessionnels, en s’appuyant sur les sources islamiques et la pensée humaniste. Il a également attiré l’attention sur les obstacles à l’application de ces valeurs dans les réalités africaines, notamment l’héritage colonial, l’analphabétisme religieux et les discours extrémistes. En s’appuyant sur des exemples issus de la Sîra du Prophète SAW et de l’Histoire islamique, ainsi que sur les expériences du Maroc et du Rwanda, il a plaidé pour l’institutionnalisation du dialogue, et le renforcement de la formation religieuse, de l’éducation morale et du partenariat médiatique, en tant que piliers d’une paix spirituelle durable en Afrique.
Ces interventions riches et approfondies ont nourri le débat entre les ouléma, experts et universitaires présents, et ont permis d’approfondir la réflexion collective sur le rôle central des valeurs islamiques et des institutions religieuses dans la construction d’une Afrique unie, pacifique et spirituellement stable.