Allocution de Monsieur le Secrétaire Général du Conseil Supérieur des Ouléma, Son Eminence Dr Mohamed Yessef

Allocution de Monsieur le Secrétaire Général du Conseil Supérieur des Ouléma, Son Eminence Dr Mohamed Yessef

Allocution de Monsieur le Secrétaire général du Conseil scientifique supérieur, Son Eminence le Dr Muhammad Yissef, Au colloque international du dialogue des religions, Abidjan : 23-25 ​​février 2022 Prononcé en son nom par le Dr Saïd Chabbar, Président du Conseil des Ouléma de Beni Mellal
Allocution de Monsieur le Secrétaire Général du Conseil Supérieur des Ouléma, Son Eminence Dr Mohamed Yessef lors du colloque international sur le dialogue inter-religieux, prononcée en son nom par le Dr Saïd Chabbar, Président du Conseil des Ouléma de Beni Mellal

Cette allocution a été prononcée lors de l’ouverture du Colloque International sur le Dialogue Inter-religieux organisé par le Conseil Supérieur des Imams, des Mosquées et des Affaires Islamiques de Côte d’Ivoire (COSIM) et la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains sous le thème  » Le Message Éternel des Religions », les 23, 24 et 25 février 2022 à Abidjan.

Au nom de Dieu le tout miséricordieux le plus miséricordieux

Et que les prières et la paix soient sur notre prophète Mohammad et sa famille et tous les prophètes qui ont été envoyés

Excellences, Mesdames et Messieurs

السلام عليكم و رحمة الله تعالى و بركاته

Je voudrais dès l’abord, vous transmettre les salutations de Son Excellence le Secrétaire Général du Conseil Supérieur des Ouléma du Maroc, ses vœux de succès dans vos travaux, ainsi que ses vifs remerciements au secrétaire général de la Fondation Mohamed VI des Ouléma africains et à son équipe, pour l’excellent travail  fourni au service des nobles missions des ouléma africains, consacrées au renforcement des opportunités de coexistence entre les musulmans et les croyants des autres confessions. Ces remerciements s’adressent également au Conseil Supérieur des Imams de la Côte d’Ivoire, qui accueille ce colloque, ainsi qu’aux représentants de toutes les sections de la Fondation dans les pays africains.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Le dialogue des religions, objet de ce colloque, est une demande pressante de l’ensemble de l’humanité, toutes civilisations confondues, quant à la recherche de la paix et de la sécurité mondiales.

Eu égard aux symboles et aux principes que véhicule la religion, que d’aucuns considèrent comme le socle des grandes civilisations, l’homme qui est au centre de ces grands principes communs, est le dépositaire de cette responsabilité, le Coran l’y consacre en disant : « alors que l’homme, par comble d’ignorance et d’iniquité, s’en est chargé ».

L’appel à la paix, à la sécurité, à la fraternité, à la coopération, comme aux grandes valeurs morales, fut le message de tous les prophètes, que les générations se sont transmis depuis toujours.

L’islam qui véhicule des dogmes qui lui sont propres, reconnait à chaque prophète des autres religions un itinéraire et une règle de conduite particulière, « A chacun de vous Nous avons tracé un itinéraire et établi une règle de conduite qui lui est propre » dit le Coran. L’islam reconnait aussi et en même temps des fondements universels communs véhiculés par tous les autres messages prophétiques, le Coran dit : « Il a établi pour vous, en matière de religion, ce qu’Il avait prescrit à Noé, ce que Nous te révélons à toi-même, ce que Nous avons prescrit auparavant à Abraham, à Moise et à Jésus : Acquittez-vous, leur fut-il dit du culte de Dieu et n’en faites pas un sujet de division entre vous. »

Ces fondements universels communs, concernent les domaines de la Foi, de l’éthique et des valeurs morales, que l’on retrouve déjà dans les dix commandements, révélés dans toutes les saintes écritures, qui appellent à la charité, à la dignité, à la bienfaisance, à la générosité, et au bon voisinage.

En outre, l’islam prône un certain nombre d’exordes pour corroborer ces fondements qu’il partage avec les autres confessions. Nous en citerons brièvement trois de ces exordes.

Le premier en est le dialogue, qui permet la coopération, le rapprochement des opinions et l’assimilation des divergences. Le Coran énonce : « Dis : « Ô gens des écritures ! Mettons-nous d’accord sur une formule valable pour nous et pour vous, à savoir de n’adorer que Dieu Seul, de ne rien lui associer et de ne pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en dehors de Dieu ». Il énonce également : « Ne discuter avec les gens des Ecritures que de la manière la plus courtoise, à moins qu’il ne s’agisse de ceux d’entre eux qui sont injustes. Dites-leur : « Nous croyons en ce qui nous a été révélé et en ce qui vous a été révélé. Notre Dieu et le vôtre ne font qu’un Dieu unique et nous lui sommes totalement soumis »

Le second exorde est l’établissement du principe de la connaissance mutuelle entre les peuples et les nations, qui permet non seulement la reconnaissance mutuelle au droit à l’existence de ces peuples et de ces nations, mais aussi les échanges du savoir et de la connaissance entre eux. Le Coran établit ce principe en disant : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, pour que vous fassiez connaissance entre vous ».

Le troisième est l’établissement du principe qui consiste à ce que les hommes se contraignent mutuellement, de manière positive, dans le but de préserver leur existence matérielle et spirituelle. Cette première acception ressort du signe coranique qui dit : « Si Dieu ne repoussait les hommes les uns par les autres, il y aurait partout le chaos sur la terre ». Une deuxième acception de cette contrainte mutuelle entre les hommes qui préserve les lieux de culte des différentes confessions, ressort du signe coranique qui dit : « Si Dieu ne repoussait pas certains peuples par d’autres, des ermitages auraient été démolis, ainsi que des synagogues, des oratoires et des mosquées où le Nom de Dieu est souvent invoqué ».

Excellences, Mesdames et Messieurs

Le souvenir de la visite mémorable du sa sainteté le Pape François au Royaume du Maroc, sur l’invitation de Amir Al Mouminine, SM Le roi Mohamed VI, que Dieu l’assiste, en Mars 2019, est toujours vivace. C’est un événement qui a repositionné le Maroc dans son rôle de trait d’union dans le domaine du dialogue inter-religieux. Le message de paix et de sécurité, adressé à l’ensemble de l’humanité, qui a scellé la rencontre de ces deux autorités religieuses, reconnues à l’échelle international, comportait un appel aux valeurs qui unissent les hommes et bannissent tout extrémisme. Le discours de SM Le Roi à cette occasion, soulignait que « les religions célestes n’appellent pas seulement à une certaine tolérance entre elles, qui tend vers le dépassement et le pardon, mais plus encore vers une ouverture sur une interconnaissance qui engendre une paix mutuelle. Car l’origine de tout extrémisme, religieux ou non, reste l’absence de cette interconnaissance », fin de citation.

Evoquer ces principes religieux partagés, dans notre contexte actuel, est de nature à modérer les diversités et les différences naturelles entre les hommes. Notre continent africain a besoin aujourd’hui, plus que jamais, de ces rencontres de dialogue et de communication entre les tenants des différentes religions, essentiellement Chrétienne et Musulmane, non seulement pour rentabiliser ces fondements et ces principes partagés, mais aussi pour contrer les méfaits de ces rivalités dont la mondialisation a enfoncé l’humanité aujourd’hui, et dont les incidences néfastes se font sentir dans les domaines de la famille, de la santé et de l’environnement.

Ces fondements religieux partagés, favorisent dans le même temps le combat contre toute sorte d’extrémisme, car ils font de la fraternité humaine une valeur religieuse, qui cimente les relations personnelles et sociales, fondées alors sur la coopération, la clémence et le pardon.

Il reste que l’objectif de cette rencontre devrait être essentiellement la mise en relief du rôle des religions célestes dans l’ancrage des valeurs de paix, auxquelles aspire aujourd’hui l’humanité entière, et dont l’islam en fait un axe central, selon la parole divine : « ô croyants rangez-vous tous sous la bannière de la paix (Islam) ! Gardez-vous de suivre les traces de Satan ! Il est pour vous un ennemi déclaré ». Ou encore : « S’ils penchent pour la paix, fait de même en te confiant à Dieu, car Il est l’Audient et l’Omniscient ». En somme, la paix est un des noms vénérés de Dieu en islam.

En définitive, il sied de rappeler que la Fondation Mohamed VI des Ouléma Africains, ainsi que toutes ses sections dans le continent, n’aménagent aucun effort pour faciliter cette communication et ce dialogue, pour la paix et la sérénité des pays africains, frères et amis.

Que Dieu nous guide dans le droit chemin, pour la réussite de cette entreprise.

و السلام عليكم و رحمة الله تعالى و بركاته

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